C'était pas l'adoption, Maman

Un nouveau post sur le blog de Jean-Vital de Monléon. J'ai été bouleversée et triste de pareilles choses.

Comment des médecins peuvent-ils se permettre de faire de tels pronostics, de dire que l'enfant ira de toute façon mal plus tard parce qu'il est adopté et de décider de lui donner des anti-dépresseurs, à 7 ans........?

Merci à vous Docteur, de partager avec nous.

Pas mal de consultations en ce moment, et comme toujours beaucoup de témoignages.

 L'un d'entre eux m'a particulièrement touché, une maman me raconte la maladie grave de son enfant, maladie rare, un peu mystérieuse qui n'a rien à voir avec l'adoption. Pourtant quand les symptômes ont commencé à l'adolescence, c'est à cela que beaucoup d'intervenants ont pensé devant la fatigue du jeune homme : il est ado, il est adopté, c'est forcément une dépression.

Quand de nombreux mois après, la maladie est enfin diagnostiquée, c'est une des premières choses que dira ce grand garçon à sa maman: "C'était pas l'adoption Maman !". Comme une délivrance, malgré le difficile diagnostic, que l'on ne nie plus sa filiation.

 Dans le même style, l'histoire d'un petit bonhomme qui m'a suffoqué. Il va bien comme un petit garçon de 7 ans. Il vit bien son histoire d'adoption, il la connaît mais ça ne l'obsède pas. Il est un peu jaloux de sa petite soeur, aimerait parfois avoir son papa et sa maman rien que pour lui .... un petit bonhomme comme beaucoup d'autre !

Pourtant lorsqu'il est hospitalisé pour un petit souci, les médecins n'oublient pas de rappeler à ses parents qu'il est adopté. Pour eux, cela veut dire qu'il y aura des problèmes, que cela va "sortir", il vaudrait même mieux que cela sorte maintenant plutôt qu'à l'adolescence. Aussi il lui est prescrit du Laroxyl, un antidépresseur ! On croit rêver !

Ce serait presque risible, si une fois encore cela ne témoignait de la place de l'adoption et des enfants adoptés dans notre société ! Ils sont trop souvent enfermés dans un statut dans des lieux communs qui ne sont les leurs....